Quand nous sommes plongés dans le tourbillon de nos vies bien remplies, il est difficile de se souvenir de tout ce pour quoi nous sommes reconnaissants. Mais si nous oublions de compter nos bénédictions, qu’adviendra-t-il de notre relation avec Dieu ? D’après mon expérience, la gratitude joue un rôle essentiel pour rester connecté à sa foi. Voici quelques rappels qui vous aideront à garder un cœur reconnaissant.
Avez-vous un cœur reconnaissant ?
L’un des récits bibliques que j’aime le moins se trouve dans Luc 17. C’est l’histoire de Jésus guérissant les lépreux. En route vers Jérusalem, Jésus entra dans un village avec ses disciples et fut accueilli par dix lépreux. En voyant Jésus, ils crièrent à lui pour obtenir miséricorde. Jésus, plein de compassion, leur demanda d’aller se montrer aux prêtres. En chemin, ils furent guéris de leur lèpre.
L’histoire continue : « L’un deux, se voyant guéri, revint sur ses pas, glorifiant Dieu à haute voix. Il tomba sur sa face aux pieds de Jésus, et lui rendit grâces. C’était un Samaritain. Jésus, prenant la parole, dit: Les dix n’ont-ils pas été guéris? Et les neuf autres, où sont-ils? » (Luc 17:15-18).
Je ne sais pas pourquoi cette histoire me dérange autant. Peut-être parce que j’ai été élevé dès mon plus jeune âge à toujours exprimer ma reconnaissance et à écrire des mots de remerciement. Ou peut-être que cela me rappelle l’image troublante d’enfants gâtés à Noël, déchirant leurs cadeaux sans jamais remercier leurs parents. Quoi qu’il en soit, je ne veux jamais ressembler à ces neuf lépreux. Je veux être comme celui qui a eu un cœur reconnaissant et qui est revenu pour adorer et remercier Jésus.
La gratitude qui donne la vie
J’ai récemment lu un article qui suggérait qu’un cœur reconnaissant apporte des bienfaits psychologiques, émotionnels et physiques. Des chercheurs ont découvert que ceux qui cultivent la gratitude ont « plus d’énergie, plus d’optimisme, plus de liens sociaux et plus de bonheur que ceux qui ne le font pas ». Ils sont aussi « moins enclins à la dépression, à l’envie, à la cupidité ou à l’alcoolisme. Ils gagnent plus d’argent, dorment mieux, font plus d’exercice et sont plus résistants aux infections virales ». Si un médicament pouvait offrir tous ces bienfaits, imaginez combien les gens seraient prêts à payer pour l’obtenir !
Je ne partage pas cette recherche pour en faire votre nouvelle motivation à être reconnaissant, mais je trouve intéressant que la science confirme à quel point la gratitude peut être bénéfique.
Comment cultiver la gratitude
L’un des défis de la gratitude, c’est qu’elle a souvent tendance à passer au second plan dans nos prières. Si vous êtes comme moi, vous priez d’abord pour que Dieu éteigne les incendies de votre vie, puis pour ce dont vous avez besoin et envie. Ensuite, si du temps reste, vous pensez peut-être à remercier Dieu. Ce n’est pourtant pas ce que la Bible nous enseigne. Avez-vous déjà fait une liste des choses pour lesquelles vous êtes reconnaissant ? Avez-vous déjà littéralement compté vos bénédictions ?
J’ai eu la chance d’avoir un mentor, il y a des années, qui m’a encouragé à développer une habitude de gratitude pour toute ma vie. Il m’a appris à tenir un journal de reconnaissance, dans lequel je note tout ce pour quoi je suis reconnaissant. Je ne suis pas vraiment du genre à écrire un journal, mais cela fait des années que je dresse cette liste de bénédictions. Et aujourd’hui encore, relire ces pages ravive ma foi en me rappelant la fidélité de Dieu au fil des années. Je relis et je me souviens des leçons que Dieu m’a enseignées, des épreuves qu’Il m’a aidé à traverser et des moyens par lesquels Il a répondu à mes besoins.
Je relis et je me rappelle l’ami qui a réparé ma voiture, l’été où Dieu m’a offert un travail dans un camp, les examens et les projets que je pensais impossibles à finir, ou encore cette famille qui m’a accueilli chez elle gratuitement pendant que je terminais mon séminaire. Je relis et je me demande comment j’ai pu un jour me plaindre de quoi que ce soit. La provision de Dieu devient évidente lorsqu’on prend le temps de la chercher. Et rien ne m’aide mieux à le faire que mon journal de reconnaissance.
Je suis convaincu que tenir cette chronique me rappelle chaque jour que je dépends de Dieu à chaque instant et que chaque don et chaque opportunité viennent de Lui. Me souvenir de mes bénédictions m’aide à devenir une personne qui n’a pas besoin de se forcer pour être reconnaissante, mais qui, comme le lépreux de Luc 17, loue Dieu d’une voix forte, le visage contre terre.
C’est une habitude précieuse pour moi, et je vous la recommande. Peut-être que le prédicateur puritain John Boys l’a résumé de la meilleure manière : « Tout comme le Seigneur aime celui qui donne avec joie, il aime aussi celui qui remercie avec joie. »
